Depuis que je suis bambin, je pratique une panoplie de sports. Que ce soient des sports de rudesse, d’agilité, de stratégie, peu m’importe, je les aime tous. Ils  permettent de sauter plus haut, plus loin, de courir plus vite, plus longtemps, d’encaisser de plus gros coups et d’en donner de plus forts.  Un nouveau sport s’est présenté à moi en janvier 2015, celui que je m’attendais le moins de pratiquer ici au Québec, chez moi. Loin des vents chauds, loin des plages, sans équipement, sans entraînement; le surf me sautait au visage.

Je parle de surf comme celui pratiqué sur les vagues avec une planche, mais le mien est bien moins concret que celui-ci… Ma vague n’est pas constituée d’eau, mais bien d’une maladie, ma planche n’est pas en fibres, elle est composée de courage, de volonté, d’amour et de passion. Lorsque je me suis rendu dans le bureau du médecin pour l’annonce du résultat de ma biopsie, une première vague m’a frappé de plein fouet. Je ne savais pas comment réagir. J’étais déboussolé, étourdi, tellement que je ne me rappelle plus ce que le médecin m’a dit à ce moment-là. J’avais juste en tête de partir de l’hôpital et d’aller rejoindre mes amis.

Dans la semaine qui a suivi, je me souviens m’être dis que j’avais seulement deux choix. Soit je prenais ce que j’avais, m’y attachais, et attendais les prochaines vagues en espérant qu’elles ne soient pas trop fortes, soit j’embarquais sur ma planche et j’essayais de me tenir debout le plus longtemps possible, c’est ce que j’ai fait. De rendez-vous en rendez-vous, j’avais de plus en plus de facilité à m’amuser à travers cette épreuve. J’essayais de trouver tout ce qui était susceptible de contenir du positif et d’ignorer tout ce qui était négatif, inutile ou hors de mon contrôle. Réagir de cette façon me permettait de ne pas perdre d’énergie à me demander si tout allait bien aller ou si j’allais passer au travers, puis me procurait une énergie formidable et une confiance à toute épreuve.

Les 5 semaines de traitement terminées, j’avais deux mois de «congé». Le défi dans ces deux mois était de reprendre tout le poids que j’avais perdu, soit environ 30 livres. Pendant ces mois, j’en ai profité pour faire un maximum d’activités, ce qui a porté ses fruits, car quelques jours avant mon opération, j’avais atteint mon objectif de reprise de poids. Dans tous les exercices physiques que je pratiquais, mon mental ne chômait pas. J’essayais d’être le plus positif possible face à la plus grosse vague que j’avais eu à surmonter jusque-là. Un tsunami appelé iléostomie par les médecins. Depuis ce temps, beaucoup de choses ont changé, ma perception des épreuves est bien différente. Maintenant, je les vois comme de belles opportunités de grandir et de devenir meilleur pour ne leur laisser aucune chance de réapparaître.

La mer n’a pas fini d’envoyer des vagues à chacun de nous, vous savez ce qu’il vous reste à faire… Prenez votre planche et amusez-vous.

Samuel

Cet article est présenté par notre partenaire : Centre de stomie de la Mauricie