Comme beaucoup de gens, j’aime voyager et découvrir de nouvelles choses. Sans rien planifier j’aime partir à l’aventure. Peu de gens voyagent «stomisé». Je me suis donc lancé et j’ai décidé de partir pour de bon à l’aventure. Cela fait maintenant trois ans que j’ai eu mon opération et depuis j’ai traversé le Canada en voiture, j’ai visité la France, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, la Thaïlande, le Cambodge et l’Indonésie. Toutes ces aventures se sont déroulées sans aucun incident fâcheux. Par contre, avant chaque départ j’ai dû prendre le temps de bien planifier ce dont j’aurais besoin pour mes périples (sacs, pâtes etc.) De fil en aiguille j’ai décidé de ne pas revenir au Québec et de partir travailler en sol australien, chose qui n’était pas prévu.  

J’arrive en mars dans le pays des kangourous et je me trouve un petit travail dans un restaurant.  Quelques mois plus tard, en mai, je n’ai plus que 8 sacs… Sous le soleil des tropiques, dans une chaleur incroyable, la qualité de mes sacs avait sérieusement diminué... Alors, en une journée seulement, j’avais utilisé la totalité de mes sacs. La panique s’est emparée de moi! Que faire? 

J’ai  décidé d’appeler l’association des stomisées  de la ville de Perth. Malheur, l’association est fermée pour les quatre prochains jours... je n’ai donc aucun autre choix, j’appelle l’hôpital. Une gentille infirmière me dit de venir la rencontrer qu’elle croit bien avoir deux ou trois sacs pour moi. Me voilà donc dans le bureau de l’infirmière, elle me donne alors ses trois sacs, les mêmes que j’utilise à la maison «2 pièces». Par la suite elle me demande si je serais intéressé à essayer les «unes pièce». Sans aucune hésitation j’accepte. Elle m’explique par le fait même que les Australiens n’ont qu’à payer 60$ par année pour obtenir tout l’équipement pour stomisé dont ils ont besoin. Pardon !?? 60$ par année!?? J’étais sous le choc, parce qu’on va se le dire, au Québec c’est cher en «s’il-vous-plait». Pour une année ça m’en coûte 2 000$. Bref, j’étais assez stupéfait, devant l’infirmière qui ajoute qu’elle a beaucoup d’échantillons provenant des compagnies qui produisent le matériel. C’est alors qu’elle me tend dans un sac cadeau, 6 boîtes de sacs (ça vaut 900$ canadien!). J’étais euphorique, sincèrement jamais je n’aurais pu imaginer que cela soit possible. Elle me laisse son contact bien gentiment en me disant que si j’ai besoin d’autres produits je peux toujours la contacter. Quel soulagement !

Il y a trois ans, lorsque j’étais malade et que j’étais obligé de rester au Québec. L’idée de voyager était celle que je chérissais le plus, je croyais que ce serait plutôt difficile, voir inaccessible. L’ayant vécu, je vous confirme que tout possible!

Samuel

Présenté par : ANA