Quand on est stomisé ou que l’on souffre de certaines maladies des intestins, parler de caca n’est plus un sujet tabou. C’est pourquoi j’ai décidé de vous parler des flatulences — communément appelées des pets — aujourd’hui. Je crois que je ne vous apprends rien en vous disant qu’une stomie ne possède aucun sphincter lui permettant de retenir son contenu intestinal. Autrement dit, ça sort quand ça sort et de façon très imprévisible. Les pets de stomie peuvent parfois être discrets ou, à l’opposé, nous sembler extrêmement bruyants. J’ai vécu, par le passé, comme beaucoup d’entre vous, des situations gênantes, pendant lesquelles Tomie la stomie a décidé de chanter l’hymne national à tue-tête. Parfois, on a l’impression qu’il existe un synchronisme surnaturel entre les gaz intestinaux et les moments importants de nos vies tels que les examens, les réunions ou durant des rendez-vous parfois professionnels, personnels ou intimes ! J’ai aussi remarqué que la position couchée sur le dos est probablement la pire position pour un rendez-vous comme l’acuponcture, le dentiste, les soins du visage et j’en passe. Ce que je trouve le plus désagréable avec le fait de péter avec une stomie c’est d’avoir l’impression d’avoir une montgolfière sur le ventre qui peut prendre son envol à tout moment.

Vous devez vous demander pourquoi je vous parle autant de flatulences… où je m’en vais avec ce sujet si passionnant.

Il existe certaines méthodes pour gérer les flatulences. La découverte, dont j’ai pris conscience le plus naturellement possible, est de recouvrir mon ventre avec mes mains ou une veste pliée en grosse boule. Le fait d’appuyer sur la stomie diminue le bruit. Par la suite, il y a des aliments qui créent de la fermentation dans les intestins et produisent une quantité d’air qui se doit absolument d’être expulsée du corps par la suite. Ces aliments sont les différents types de chou et de pois, les oignons, l’alcool, le café, etc. De plus, le simple fait de mâcher de la gomme ou de boire nous fait avaler de l’air et crée des gaz. Si vos flatulences vous causent énormément de problèmes, je vous dirais de réduire votre consommation de ces aliments. Par exemple, quand on me demande si je prends de la crémeuse ou de la traditionnelle à la rôtisserie St-Hubert, j’ai envie de leur répondre que je suis un potentiel danger public concernant les gaz effet de serre. Mais je vous dirais qu’en général, il ne faut pas virer fou avec ça. Vous n’êtes pas obligé de vous priver de mâcher de la gomme ou boire dans une bouteille d’eau…

J’aimerais que vous compreniez que le fait de péter est un mécanisme tout à fait normal du corps humain. Peu importe les stratégies que l’on utilise, on continuera de péter pour le restant de notre vie autant les personnes stomisées que les non stomisées. Le bruit que l’on produit est, la majorité du temps, beaucoup moins fort que ce que l’on perçoit. Je me suis souvent excusée pour des gaz que j’étais la seule à avoir entendu. Au final, il faut accepter le fait que vous allez péter partout où vous allez. Peut-être que je suis moi-même en train de péter en écrivant ce blogue pour vous.

Où je veux en venir avec tout ça, c’est qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Il faut voir le verre à moitié plein. Nous n’avons même pas besoin de nous retenir, surtout dans des moments inappropriés et en plus, nos pets ne sentent absolument rien… du moins, pas sur le coup !

Prochaine fois, essayez de chanter l’hymne national avec votre partenaire au lieu de le faire taire ! (Ce conseil est au sens figuré évidemment.)

Laurie-Anne

Cet article est présenté par : Centre de stomie de la Mauricie