ANA | YAN

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MON DERNIER SÉJOUR À L'HÔPITAL

Cela fera bientôt 5 ans que je vis avec une stomie. Cela fera également bientôt 5 ans que j’aurai eu droit à mon dernier séjour à l’hôpital, un séjour qui laisse des empreintes dans ma mémoire et dont j’avais envie de vous partager les grandes lignes.

Le 14 septembre 2011, je me suis rendue, avec ma mère, à l’hôpital de Sherbrooke pour avoir un second avis concernant mon état de santé. Frêle et blême, je suis donc entrée dans le bureau de ma gastroentérologue qui m’a regardée en me demandant si j’avais ma brosse à dents avec moi, parce qu’elle ne me laisserait pas quitter l’hôpital dans cet état.

Le soir même, j’étais à l’urgence et je me préparais à passer un examen le lendemain. J’ai bu 4 litres de liquide mi-sucré, assez dégueu, une gorgée après l’autre, un encouragement de ma mère à la fois. Aussitôt avalé, aussitôt sorti : j’ai passé ma soirée assise sur une toilette portative à discuter avec ma mère de tout et de rien.

Dans les jours suivants, on m’a dit : «Tu vas probablement bientôt rentrer chez toi, ça a l’air d’aller bien!». À ce moment-là, je ne connaissais toujours pas la date de mon opération, mais j’espérais qu’elle ne tarderait pas, car même si ça ne paraissait pas, je ne me sentais pas en forme le moins du monde.

Mes prises de sang, elles, n’ont pas donné l’air d’aller bien. Avec un niveau d’hémoglobine très bas, j’ai reçu une transfusion de sang pour la toute première fois de ma vie.

J’ai ensuite appris la date tant attendue de mon opération : le dimanche 25 septembre 2011. La veille de celle-ci, j’ai eu droit à une sortie de l’hôpital avec ma famille. Une journée à dépenser comme jamais dans les magasins à bord de ma petite chaise roulante. J’étais très stressée à l’idée de me faire ouvrir l’abdomen le lendemain, mais j’ai pu mettre tout ce stress de côté l’espace de cette journée.

Mon opération a eu lieu, comme prévu, le jour suivant et elle s’est très bien déroulée. Lorsque je me suis réveillée, j’avais des tubes qui me passaient par le nez, j’étais sous épidural et j’avais une sonde urinaire. Plus de 24 heures sans devoir aller à la salle de bain! Je me sentais déjà tellement libérée!

Quelques jours plus tard, ça a été la fin de l’épidural : sincèrement l’une des pires journées de ma vie au niveau de la douleur. Je sentais comme une ceinture de feu tout autour de mon ventre. J’étais incapable de bouger, incapable de manger et incapable de dormir… jusqu’à ce que l’anesthésiste hausse ma dose de calmants, ce qui m’a plongée dans une nuit de sommeil profond.

Ils m’ont ensuite enlevé ma sonde urinaire. Après ce moment, j’ai demandé de l’aide pour me rendre à la salle de bain pendant la nuit. Je suis restée là, assise, très longtemps. Je ne sais trop pourquoi, je crois que j’y avais développé une habitude. L’infirmier est passé me voir 3 fois pour savoir si j’avais terminé. Moi, me disant : «Voyons, il est bien pressé!» et lui, se disant : «Mais qu’est-ce qu’elle fait?»

Dans les jours qui ont suivi, j’avais des accumulations de mucus au niveau du rectum. Je me suis mise à avoir de très grosses crampes alors que je dinais sur ma chaise d’hôpital en parlant à ma mère au téléphone. Je lui ai pratiquement raccroché au nez et j’ai déclenché le bouton d’aide parce que j’étais incapable de bouger de là. Deux infirmières sont venues m’aider. Je crois qu’elles comptaient sur moi pour les aider aussi, mais elles ont dû me soulever seules jusqu’à mon lit. Une équipe est intervenue pour soulager les crampes. L’un des résidents m’a donné la main et je pense que j’ai bien failli la lui casser!

Je suis finalement rentrée chez moi au début du mois d’octobre pour entreprendre ma convalescence et ma nouvelle vie!

Andréanne

Cet article est présenté par notre partenaire: Premier Ostomy