ANA | YAN

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Ne t'inquiète pas mon bébé

Avant toutes choses, vous n’avez pas besoin de m’écrire pour me féliciter ou pour me poser la question, je ne suis pas enceinte.

Par contre, c’est de plus en plus dans nos plans de couple. Quand on rencontre une personne que l’on aime vraiment et avec qui on a envie de bâtir des projets, on se met à planifier des évènements qui nous font du bien. D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu être une maman. Il y a deux choses qui sont certaines depuis que je suis petite : le désir d’être enseignante et celui de devenir maman. Mon premier rêve est maintenant réalisé depuis plus de deux ans et le second est de plus en plus dans nos têtes et dans nos cœurs. Ayant perdue ma mère à un jeune âge, j’ai toujours voulu bâtir une famille à mon tour. J’ai rencontré un homme qui me donne envie de réaliser ce projet et qui m’encourage à aller plus loin dans la vie.

Depuis que je suis malade, malgré les hauts et les bas, j’ai toujours gardé ce rêve à l’intérieur de moi. Juste avant de me faire opérer, en février 2013, l’une des premières questions que j’ai posées au médecin était : est-ce que je vais quand même pouvoir avoir des enfants ? Tout de suite, elle m’avait rassurée. Ouf, quel soulagement ! Elle m’a raconté que plusieurs femmes ont eu des enfants après avoir subi leur opération. Il faudra toutefois que je sois suivie de plus près par une stomothérapeute en ce qui a trait à mon appareillage de stomie puisque mon ventre risque de légèrement se modifier.

Ma belle-sœur m’a déjà demandé si j’hésitais à avoir des enfants à cause de ma maladie. Je dois avouer que je n’y avais jamais vraiment pensé auparavant. Peut-être de manière un peu égoïste, mais j’ai envie de voir ce que la vie nous réserve. Étant donné que la maladie de Crohn se transmet via la génétique, il y a bien sûr des possibilités pour que mes enfants aient à leur tour la maladie ; ils pourraient être porteur et ne jamais la développer, ils pourraient ne jamais avoir de symptômes ou bien tomber très malade. Les possibilités sont là… mais depuis quelques temps dans ma vie, je n’ai pas envie d’envisager les options négatives. J’ai envie de visualiser tout ce qu’il y a de plus positif dans la vie pour moi, pour ma famille et pour les gens qui m’entourent. Je me dis aussi que grâce à mon vécu, si jamais mes enfants sont touchés par la maladie, j’ai en moi tout ce qui faut pour les accompagner dans cette épreuve. Après tout, le rôle des parents est de prendre soin de leurs enfants et de les aimer. Alors, ne t’inquiète pas mon bébé, je serai toujours là pour toi.

Elisabeth

Présenté par : Pro Assist