ANA | YAN

View Original

QUELLES ÉTAIENT MES PLUS GRANDES CRAINTES AVANT DE ME FAIRE OPÉRER?

Au cours des dernières années, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs personnes stomisées. Je me suis aperçue que les témoignages de chacun se ressemblaient, mais que tous avaient des histoires uniques. J’avais envie de vous partager les différentes opinions de nos collaborateurs du blogue ANA&Moi sur certaines questions. Ce sera donc l’objectif de ces rubriques alternatives qui vous seront partagées trimestriellement sous forme de questions-réponses. La première, les craintes personnelles que chacun ont vécues avant son opération.

De mon côté, j’étais craintive à l’idée de me faire ouvrir le ventre et de me faire jouer dans l’abdomen. J’avais peur que mon copain me quitte suite à mon opération et je ressentais comme un échec de devoir retarder mon entrée à l’Université.

Voici les craintes auxquelles les autres collaborateurs ont fait face.

Je craignais de ne plus jamais avoir de vie de couple et d'intimité. Le garçon que je fréquentais à l'époque m'avait dit suite à l'annonce de mon opération: «En tout cas, le prochain gars va t'aimer pour ce que tu es.» Cela m'avait blessée au plus haut point, il m'avait fait croire en effet que peut-être je n'aurais plus de vie de couple et encore moins de vie intime. J'avais fait une croix là-dessus.
Geneviève B.

J’avais peur du rejet, de la différence. Étant célibataire, j’ai longtemps douté qu’on ne puisse m’aimer avec un sac sur l’abdomen. En consultant divers blogues, je me suis vite rendu compte du contraire et que pour que l’on m’aime, je devais tout d’abord m’accepter et m’aimer en premier.
Joannie

J’ai eu plusieurs peurs avant de me faire opérer, mais je crois que j’avais surtout peur de ce que les autres allaient penser de moi dû au fait que je ne serais pas comme tout le monde avec mon sac sur mon ventre.
Élisabeth

Ma plus grande crainte était de mourir. Je n'étais pas prête pour l'opération. Je ne l'ai jamais vue venir. Un jour, mon médecin m'a dit : «J'aime mieux te voir sur ma table d'opération que six pieds sous terre.» C'est à ce moment que j'ai réalisé que la stomie était une question de vie ou de mort.
Laurie-Anne

Comme je me suis fait opérer pour un cancer du rectum, j’avais surtout peur que ce dernier se soit propagé ailleurs et que les médecins le découvrent pendant l’opération. Mais en ce qui a trait à l’iléostomie, j’avais surtout peur d’en avoir dédain et de ne pas l’accepter.
Valérie

Au début, je croyais n’avoir aucune crainte, mais la veille de l’opération, ce qui est ressorti le plus fort, c’était la peur qu’un problème survienne lors de l’opération.
Samuel

Pour moi, me faire opérer était devenue une activité au début, mais en vieillissant, les craintes sont apparues. J’ai toujours un petit pincement de ne pas me réveiller, mais après 27 opérations, ça devient comme une habitude.
Kimberly

Je me demandais si j’allais être capable de faire tout ce que j’avais l’habitude de faire après l’opération. Comme je suis un grand sportif et un papa actif, ça a été ma préoccupation première. Mais j’ai décidé que j’aurais le contrôle de ma vie même après l’opération.
Nicolas

Étrangement, avant de me faire opérer, je n’avais qu’une seule crainte : comment vais-je réussir à terminer mon année scolaire avec ma convalescence (parce qu’il était hors de question de terminer mes études 1 an plus tard). Je n’ai eu qu’une journée pour me préparer pour l’opération puisque j’ai eu une opération d’urgence. Avant de me faire opérer, j’ai eu un «boost» de courage. Je n’avais pas peur de l’opération, de la douleur ou de vivre avec un sac… Je n’en pouvais plus de vivre comme je le faisais.
Stéphanie S.

Ma plus grande crainte était que j’allais devoir m'occuper de meschangements de sacs toute seule. Au début, je ne regardais même pas lors de mes changements. Quand les petits canaux se sont détachés et qu'il restait seulement la stomie je me suis prise en main seule. 5 semaines après l’opération je faisais mes changements seule.
Anick

C’est un rendez-vous pour la prochaine rubrique alternative : Comment j'ai réagi la première fois que j'ai vu ma stomie?

Andréanne