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LA STOMIE ENFIN EXPLIQUÉE (Partie 1)

Dans l’article précédent, nous avons démystifié les types de stomies existantes soient: l’urostomie, la colostomie et l’iléostomie. Vous découvrirez donc aujourd’hui « le pourquoi du comment » alors que nous discuterons de la formation d’une stomie. Normalement, si vous avez à subir ce type d’intervention, une infirmière stomothérapeute ou autre ressource se doit de vous expliquer en quoi consiste la chirurgie pratiquée. N’hésitez pas à poser des questions à votre chirurgien ou personnels soignants, nous sommes formés pour répondre à vos questions et cela peut vous aider à être plus détendu face à la chirurgie. Ce que je décris dans cet article ne correspond pas à cent pour cent des cas, il faut être conscient qu’il existera toujours des cas isolés où l’intervention sera différente. Cet article sera divisé en deux parties et celle-ci est la première.

En premier lieu, il est possible de créer une urostomie en effectuant une cyctectomie radicale. Ce terme désigne l’ablation complète de la vessie, de la prostate et des vésicules séminales chez l’homme. Par la suite, le chirurgien créera un conduit qu’on appelle le conduit iléal avec un segment de l’iléum (partie de l’intestin) qu’il amènera à la surface de la peau. Les uretères sont fixés au conduit et une stomie sera créée au niveau abdominal. Dans votre intestin, les deux bouts restants seront reliés ensembles. Les urostomies faites dans ces conditions sont normalement permanentes. Dans certains centres, certains chirurgiens offrent la possibilité d’une reconstruction de la vessie si l’état du patient le permet.

Les personnes atteintes du cancer de l’utérus, du vagin, du col de l’utérus, de la vulve, de la prostate et d’un cancer du rectum dont il y a eu propagation au niveau des organes voisins, sont susceptibles d’avoir une exentération pelvienne (postérieure, antérieure ou totale). Selon le degré du cancer, le chirurgien peut retirer : les ovaires, les trompes de Fallope, l’utérus et le col de l’utérus, une partie ou la totalité du vagin, la prostate et les vésicules séminales, le rectum et la vessie. L’exentération totale est le retrait de la vessie et du rectum. Ce type de chirurgie peut entraîner une colostomie et une urostomie permanente selon le cas et l’histoire clinique.

La procédure de Hartmann est normalement utilisée en cas d’urgence, lorsque les patients sont instables et que l’anastomose entre deux bouts d’intestins n’est pas possible dans l’immédiat. Elle consiste au retrait du segment de côlon malade et de la formation d’une colostomie terminale. L’autre bout d’intestin est fermé et demeure à sa place dans l’abdomen pour une éventuelle anastomose lorsque le côlon sera guéri. Parfois, la colostomie peut être permanente ou temporaire, tout dépendant du diagnostic médical. Puisque l’autre bout de votre intestin demeure en place, il produira encore du mucus. Le mucus sera expulsé de la même façon que lorsque vous allez à la selle.

La proctocolectomie consiste au retrait complet du gros intestin, du rectum et de l’anus. L’anus est refermé au niveau périanal et une iléstomie est créée dans le quadrant inférieur droit, à la fin de l’iléum. Certaines personnes peuvent avoir une proctocolectomie avec réservoir iléoanal qui se compose de deux opérations. La première est la résection complète du gros intestin, mais les sphincters sont conservés. Par la suite, la deuxième opération consiste en la formation du « réservoir » qui sera composé d’une partie de l’iléum qui sera placé en « J » et anastomosé à la ligne dentelée et la peau. C’est une chirurgie curative pour la colite ulcéreuse et la polypose adénomateuse familiale.

Ceci conclue la première partie de cet article, plus complexe, sur les procédures chirurgicales. 

Véronique

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