LIS ÇA ET GARDE LE POUR TOI

Ils m'avaient dit que beaucoup de choses peuvent arriver à la suite des nombreux traitements de radiothérapie et de chimiothérapie. Les médecins m’avaient prévenu de toutes « ces choses » lors d’innombrables rendez-vous qui précédaient et suivaient toutes les séries de traitements ou d’opérations auxquelles j’allais faire face. Mais à ce moment, je ne croyais pratiquement pas ce qu’ils prévoyaient, j’y accordais tellement peu d’importance que je ne me souviens pas de tous les symptômes que j’étais susceptible d’éprouver. Quelques-uns me sont restés en tête comme l’infertilité due aux rayons gamma qui devaient traiter la masse cancéreuse au niveau de mon rectum, ce qui pouvait potentiellement endommager mes testicules. Mais pas de problème ! Pour ça, l’hôpital possède une luxueuse petite pièce près d’un couloir très passant. Dans cette pièce, il y avait un divan recouvert d’un drap, un lavabo pour s’y laver le pénis et une télévision munie d’un DVD. La directive était assez simple : éjaculer dans un petit pot sans en perdre une goutte afin de me permettre, un jour, d’avoir une progéniture. Presque tous les effets de ces traitements étaient temporaires, mais pas tous… 

L’un d’entre eux me faisait plus peur que les autres : la dysfonction érectile. Étant un jeune homme de 19 ans, mes capacités érectiles excellaient. Ainsi, avec prétention, je ne m’y suis pas attardé bien longtemps. À la suite des premiers traitements, j’avais deux mois de repos. Pendant ces mois, aucun signe avant-coureur ne s’était manifesté, je fonctionnais à merveille. Après mon « congé » de traitements, il y avait l’opération et, à mon réveil, plus rien n’était comme avant. Le simple fait d’uriner par moi-même me semblait impossible. Vingt-cinq minutes à me tenir debout en tenant dans la main un pot pour tenter de faire sortir un peu d’urine… Au bout de ces interminables minutes, j’étais trempé de sueur et épuisé : le pot était toujours vide. L’infirmière dut m’insérer une sonde dans la vessie en passant par l’urètre pour en faire sortir l’urine. Pendant un bon moment, j’ai perdu le plaisir de me tirer une bonne « pisse » satisfaisante à cause des douleurs qu’elle m’occasionnait.  

De retour à la maison, après quelque temps, j’eux envie « d’une petite branlette ». Mon engin, lui, ne voulait rien savoir. Pourtant, j’en avais réellement envie et lui ne me répondait guère… rien à faire. Je me disais que le temps allait arranger les choses et, heureusement, après un certain délai, j’arrivai à créer quelques réactions positives de sa part. Au fil des mois, ça allait de mieux en mieux. Tranquillement, je réussissais à avoir de bonnes érections de temps à autre. Toujours est-il qu’après quelques expériences, je compris avec amertume que ce qui pouvait fonctionner, seul à la maison, n’allait peut être pas nécessairement fonctionner avec une partenaire. Je n’avais jamais vécu de vraies frustrations avant ça et plus le temps passait, plus cette frustration était forte parce physiquement, j’allais mieux, mais physiologiquement, rien n’allait plus. Dès que l’idée de peut-être ne pas avoir d’érection me traversait l’esprit, c’était terminé, il n’y avait plus rien à faire ou espérer. J’ai passé près d’un an et demi à ne pas pouvoir m’épanouir sexuellement. Je me disais, encore une fois, que tout allait se régler par soi-même, qu’à vingt ans, ne plus bander, ça ne pouvait pas persister. Toutes les fois où je me le suis répété, je me trompais.  

Au début, il était hors de question pour moi de prendre des pilules du style viagra : ça touchait directement mon orgueil masculin et il était trop fort pour que je me résigne à dépendre de pilules. Je me suis ravisé, malgré tout. Il me fallait retrouver ma confiance et, pour une fois, je n’étais pas apte à y arriver seul. Je suis donc allé voir mon médecin. À la fin du rendez-vous, j’avais une prescription de levitra en main. C’était la marque la moins chère du lot : environ une trentaine de dollars pour 2 pilules seulement. C’était vraiment étrange de devoir « prévoir » le moment où ça allait se passer, environ 1 h à l’avance. Mais au moins, ça fonctionnait somme toute très bien. Grâce à ces miraculeuses petites capsules, j’ai réussi à oublier la question que je me posais toujours auparavant : « est-ce que ça va marcher ? »  

Samuel  

Présenté par notre partenaire: Ultra Médic