10 raisons pour lesquelles je t'aime
Les 10 raisons pour lesquelles je t’aime
Pour certaines personnes, vivre avec une stomie est synonyme de cauchemar. Certains n’y voient que du négatif. Vivre avec un sac ne résonne pas la confiance, la dignité et le confort. Moi-même au départ, j’avais peur de ce petit bout rouge qui sortait de mon ventre. Je me demandais par quels moyens j’allais m’habituer et m’adapter à cette nouvelle vie. C’est avec les mois et les années que je suis tombée en amour petit à petit avec Tomie, ma stomie. Je me suis rendu compte que les petits bonheurs se retrouvent dans les détails qui, au final, faisaient en sorte que je suis bien et heureuse avec mon corps. Je vous partage 10 de ces petits détails qui m’ont permis d’apprécier et même d’aimer ma stomie.
1. Quand quelqu’un demande «Qui a pété?», je peux répondre sans aucune honte «Pas moi !»
J’adore ces moments-là, car je sais que je suis probablement la plus innocente de tous! Les chances que les odeurs et les bruits proviennent de mon corps sont assez nulles. Encore aujourd’hui, mon père me demande à la blague si c’est moi qui ai pété parce qu’il y a une mauvaise odeur qui rôde autour de lui. Sérieusement papa…
2. Je peux faire caca n’importe où…
Voilà ma propre définition de liberté. Je peux déféquer dans ma voiture, dans mon lit pendant que je dors, dans mon bain pendant que je me détends. Je suis libre de faire ça où je veux ! Malheureusement, c’est complètement hors de mon contrôle et je ne peux pas le faire quand je veux. Par contre, c’est beaucoup plus agréable que des diarrhées surprises et incontrôlables de mon Crohn.
3. Je n’ai plus besoin de retenir mes pets ou mes envies pressantes dans des moments non opportuns.
Avez-vous déjà eu envie de péter lors d’un premier rendez-vous galant ou dans un petit ascenseur rempli de personnes ? Se retenir lorsqu’on a envie est une chose, mais se retenir avec un côlon malade en est tout une autre ! Encore une fois, je me sens libérée de ces moments désagréables à me tenir les fesses serrées.
4. Je peux faire caca dans une toilette public sale sans même descendre mes pantalons.
On a tous déjà vu des toilettes qui nous ont dégouté et que l’on s’est dit « jamais de la vie que je vais m’asseoir là-dessus ! ». Imaginez-vous dont que j’ai déjà vidé mon sac debout devant une toilette chimique lors d’un festival. Il était hors de question que je m’expose à autant de germes !
5. Je n’ai plus besoin de boire des préparations à colonoscopie.
Personne ne va plus jamais te demander de boire un 4L d’eau qui goûte mauvais et qui va te donner la diarrhée toute la nuit et la journée jusqu’à ce que tu te sois vidé de l’intérieur. Juste à y repenser, j’en ai des frissons. C’était une vraie torture.
6. Je n’aurai pas à m’inquiéter de m’échapper devant la gynécologue lors de mon accouchement.
Je crois que forcer du mauvais trou lors de son accouchement est une phobie généralisée chez les femmes. La deuxième serait de déchirer jusqu’à l’anus. De plus, en étant infirmière, j’ai vu des hémorroïdes de toutes sortes lors de mon stage en périnatalité (unité de naissance). Je peux vous dire que mon niveau d’anxiété va être minime lors de mes futures grossesses sachant que ma porte de sortie a été condamnée par un chirurgien colorectal.
7. J’ai arrêté de vivre sous des contraintes et des restrictions.
Quand j’avais une crise de la maladie de Crohn, je devais couper les fibres, les irritants, les produits laitiers, le gluten, le sucre et les gras industriels. De plus, je me privais moi-même de sorties et d’activités physiques, car mon corps était tout simplement trop fatigué. Avec Tomie, je mange tout ce que je veux (sauf le maïs) et j’ai recommencé à faire du sport.
8. Tu m’as ouvert à un tout autre univers de la mode.
Le monde croit que c’est difficile de s’habiller avec une stomie. Au contraire ! Il existe tellement d’alternatives. Il suffit juste de faire ses recherches sur internet. Je suis si fière de collaborer avec ANA qui a compris l’importance de créer des sous-vêtements adaptés et esthétiques pour nous.
9. Tu m’as redonné confiance en moi.
Celui-ci est arrivé beaucoup plus tard dans ma convalescence. Une fois que j’ai accepté ma stomie, j’ai eu plus confiance en moi, car j’ai arrêté d’être complexée par mes petits défauts. Au début, je croyais que le sac était devenu mon plus gros défaut et qu’on ne voyait que ça. Mon gros nez, mes petits seins et mes vergetures n’avaient plus aucune importance. Ensuite, j’ai cessé de percevoir ma stomie comme un défaut et la confiance s’est installée au fils des années. Quand je me regarde dans le miroir, je me trouve mille fois plus belle qu’avant ma chirurgie, car je n’ai plus honte de mon corps. J’aime ce sac, j’aime ma cicatrice et j’aime chaque vergeture sur ma peau.
10. Je te dois la vie.
Un simple merci suffira pour celui-ci. ª
Présenté par: Pro Assist