Mon histoire en 3 temps (Partie 1 de 3)
Un jour, on se croit invincible et le lendemain… tout s’écroule!
-Anonyme
[Partie 1] Le sombre de la dépression
Laissez-moi vous raconter mon histoire. Elle ressemble peut-être à la vôtre, peut-être pas. Des éléments sembleront familiers, sachez que vous n’êtes pas seuls, qu’il n’y a pas de gêne à avoir une stomie. Et surtout, que nous devons célébrer la vie, puisque grâce à cette opération, nous sommes encore là, à partager des moments privilégiés avec nos proches.
Voici mon histoire….
D’aussi loin que je me souvienne, lorsque je vivais des situations stressantes, celles-ci se traduisaient dans mon corps par une diarrhée. Quelques filaments de sang mélangés à mes selles étaient présents régulièrement. Mais je n’en ai jamais fait de cas, car pour moi tout cela semblait dans la normalité des choses.
J’ai commencé à ressentir des symptômes aggravants suite à un très gros stress financier à l’automne 2010. Je suis thérapeute bachelière en psychologie depuis la fin de mes études (2001) et j’ai depuis, exercé le métier de thérapeute. Je m’étais promise que je ne souffrirais pas de dépression, car j’étais bien armée, d’un point de vue professionnel, pour reconnaître les symptômes avant-coureurs et utiliser des techniques afin de m’accompagner et même de mettre un terme à cette problématique, si un jour elle venait cogner à ma porte. Erreur! La dépression est sournoise. Elle s’empare de votre esprit par de fines ruses pour ensuite contrôler également votre corps. Et ce, sans que vous vous en rendiez compte. La fatigue s’installe. Normal, je travaillais énormément, me disais-je. Je perdais l’appétit, je maigrissais et je commençais à perdre le goût à la vie. Voilà le cercle vicieux dans lequel j’étais entraînée. Mais comme la vie va à cent mille à l’heure, je n’avais pas le temps de m’arrêter. J’avais une entreprise à faire «rouler».
Diverses péripéties sont venues agrémentées mon quotidien une à la suite de l’autre. La vie me parlait à travers ces épreuves, mais je n’ai pas su l’écouter. J’ai donc dû fermer mon entreprise et ce fut un coup difficile à encaisser. Sans compter tout le stress financier qui s’en est suivi.
Après le temps des Fêtes, plus les jours passaient et plus je me refermais sur moi-même. Au mois de mars 2011, je n’avais que des selles liquides accompagnées de sang clair. Souvenez-vous de mon cercle vicieux, ce dernier s’est intensifié. Vendredi le 15 avril 2011 fut une date fatidique pour moi. J’ai appelé les services d’urgence, car j’étais vraiment rendue au bout du rouleau. J’ai été hospitalisée cinq semaines. Cinq semaines de calvaire. Deux semaines à subir divers tests sanguins, radiographies, échographies, scans, biopsies, à rencontrer tous les spécialistes qui émettent chacun leur diagnostic passant par une crise d’appendicite, crise de foie, crampes menstruelles douloureuses, la C difficile (isolement), cancer des ovaires, maladie de Crohn, etc. Sans compter les antibiothérapies et tous les opiacés injectés dans mon corps. Pendant plusieurs jours, j’avais deux poteaux avec 3 à 4 poches chacun qui me fournissaient toutes sortes de liquides intraveineux. Finalement, j’ai su que je faisais une colite ulcéreuse inflammatoire très sévère et fulgurante.
Wow! Je me souviens d’avoir ressenti un grand soulagement de connaître enfin mon diagnostic, mais à présent, qu’elles étaient mes options?
[À suivre dans mon 2e article…]
Présenté par : ANA Alternative Adaptée