Quand la dépression frappe
Nous pouvons tous vivre des émotions comme la colère, la tristesse ou la joie. Habituellement, nous ressentons que nous avons le contrôle et nous sommes capables de gérer le quotidien. C’est la personne que j’étais avant les événements et les nombreuses complications de la maladie de Crohn qui a mené l’équipe médicale à opter pour une iléostomie terminale comme traitement.
Une personne atteinte de dépression ressent les émotions négatives plus intensément et durant plus longtemps que la plupart des gens. En effet, j’avais beaucoup de difficulté à maîtriser mes émotions et j’avais l’impression que ma vie se limitait à une souffrance constante. J’avais également de la difficulté à remplir mes obligations professionnelles, familiales et sociales.
Il faut être à l’affut des symptômes. Ils peuvent être physiques ou psychologiques et ces symptômes doivent être présents la majeure partie du temps, pendant au moins 2 semaines. En voici quelques exemples:
- Fatigue ;
- Manque d’énergie ou grande agitation ;
- Problème de sommeil (insomnie ou hypersomnie) ;
- Diminution ou augmentation de l’appétit pouvant causer une perte ou un gain de poids ;
- Diminution ou perte d’intérêt sexuel ;
- Apparition de malaises tels que des maux de tête, des douleurs au dos ou à l’estomac ;
- Une grande tristesse ;
- Une très importante perte de l’intérêt pour les activités professionnelles, sociales ou familiales ;
- Un sentiment de culpabilité ou d’échec ;
- Une diminution importante de l’estime de soi ;
- De la difficulté à se concentrer sur une tâche simple ;
- De la difficulté à prendre des décisions ;
- Des pensées suicidaires.
J’ai fait une erreur…! J’ai attendu plus d’un an avant de demander l’aide d’un professionnel. Il ne faut pas attendre de ne plus être capable de faire nos activités habituelles pour consulter. Si vous avez des symptômes, vous pouvez en discuter avec un proche ou avec certains organismes et associations du domaine de la santé mentale (voir «Ressources» au bas de l’article). Ceux-ci offrent de l’information, de l’aide et du soutien. Un professionnel de la santé pourra évaluer si vous faites une dépression ou si vous avez un autre problème de santé qui présente des symptômes semblables.
Si vous pensez au suicide et que vous craignez pour votre sécurité ou pour celle des gens autour de vous, parlez s’en IMMÉDIATEMENT à un proche ou à votre médecin. Plusieurs organismes de prévention du suicide peuvent également vous aider rapidement.
Les traitements disponibles pour la dépression sont nombreux. La dépression est une maladie qui se soigne à l’aide de traitements reconnus. Ceux-ci permettent aux personnes atteintes de reprendre le contrôle sur leur vie et leurs activités quotidiennes. Plus vous consultez tôt, meilleures sont vos chances de rétablissement. Dans la majorité des cas, la dépression se traite efficacement par une psychothérapie, par des médicaments antidépresseurs ou par la combinaison de ces 2 traitements.
Dans mon cas précis et du fait que j’ai attendu plus d’un an avant d’en parler, j’ai dû faire une thérapie cognitivo-comportementale et prendre des médicaments. Après plusieurs mois, aucune amélioration. J’étais même en déclin. Une hospitalisation sur une unité de santé mentale a été nécessaire afin d’assurer ma sécurité. Je peux dire avec du recul, que d’accepter l’aide a été le plus beau cadeau que je me suis fait dans la vie. Croyez en vous.
Voici la clé de mon combat : activités physiques tous les jours, méditation, respiration, visualisation, art-thérapie, affronter la réalité, parler, s’exprimer, pleurer librement, thérapie et médicaments. Tout le monde peut s’en sortir. Il suffit d’y croire. De croire qu’il y a vraiment une lumière au bout du tunnel.
Dernier point. Il est important de parler des préjugés. Les personnes atteintes de dépression sont parfois victimes de leurs propres préjugés et de ceux qui existent dans la société. Ces préjugés découragent les personnes atteintes à demander de l’aide ou à continuer leur traitement. Ces préjugés ont des conséquences très graves sur la personne dépressive et son rétablissement. Par exemple, celle-ci peut en venir à : vivre une baisse d’estime de soi, se dévaloriser, éviter de parler de ses préoccupations avec les autres, hésiter à demander de l’aide, éviter de suivre les traitements qui lui sont recommandés, ressentir de la honte ou de la gêne, décider de ne plus travailler par peur des réactions et des jugements des autres, etc. La dépression est une maladie comme les autres, qui nécessitent un traitement comme toute autre maladie physique ou psychologique.
S’il faut retenir une chose de mon expérience et de mon article, c’est de parler de vos problèmes et de vos symptômes rapidement à quelqu’un afin d’obtenir de l’aide. Éviter de vous isoler pour souffrir. Il existe de nombreux traitements pour vous aider à passer à travers cette épreuve. Tout le monde est confronté un jour ou l’autre à des difficultés. Chaque personne réagit différemment à un stress. Certaines personnes auront déjà les outils et la force nécessaire pour s’en sortir, mais d’autres, plus fragile, auront besoin de soins spécialisés. Je n’ai pas honte de ma dépression majeure. Je n’ai pas honte de mon passé. Il fait partie de moi. Je suis fière d’avoir eu le courage d’en parler (tardivement, mais bon) et de travailler très fort pour sortir de mon trou noir.
Ressources:
- Votre médecin de famille
- Revivre (Association québéquoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires)
- Tel-Jeune (1-800-263-2266)
- La ligne d’aide et de prévention du suicide (1-866-APPELLE)
- Réseau avant de craquer – Fédération d’organismes voués au mieux-être de l’entourage d’une personne atteinte de maladie mentale
- Association canadienne pour la santé mentale
- Mouvement Santé mentale Québec
- CLSC de votre région (Faite le « 0 » et demandez « Accueil psychosociale »)
- 811 (#2; volet psychosocial)
- Association des médecins psychiatres du Québec
- Ordre des psychologues du Québec
Présenté par : La Boite