Tirer avantage des épreuves de la vie

À 18 ans, je n’avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire dans la vie, mais je me suis inscrite à l’université. J’ai choisi l’administration parce que ça m’ouvrait plein de portes, puis j’ai choisi la concentration comptabilité parce que j’aimais les chiffres. J’aimais les chiffres, mais je ne connaissais aucunement la comptabilité à ce moment-là et me voilà aujourd’hui fière de dire que j’ai enfin reçu mon titre de comptable professionnelle agréée auditrice.

Je suis assurément fière de l’énorme bagage de connaissances que j’ai acquis, des efforts que j’ai mis, du travail que j’ai accompli et des résultats que j’ai obtenus, mais ce dont je suis le plus fière c’est assurément d’avoir pris conscience de ma force intérieure tout au long de ce cheminement qui n’a pas été sans embuches.

Alors que je m’inscrivais à l’université, j’apprenais que j’avais une maladie inflammatoire de l’intestin. Un peu inconsciente de la situation à ce moment-là, je n’étais pas inquiète qu’une médication assidue me permettrait de me remettre sur pied rapidement. Mais la maladie a progressé, rapidement, à un rythme fulgurant en fait. J’étais vide d’énergie, mais dans ma tête il n’était pas question que je retarde mon entrée à l’université! Eh bien, ma santé a eu raison sur ma tête. Mon titre comptable allait attendre!

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Une session universitaire et une stomie plus tard, je revivais. Je voulais donc mettre les bouchées doubles pour compléter mon baccalauréat en 2 ans et demi plutôt que 3 en faisant du rattrapage via des cours d’été. Je voulais finir en même temps que tous les autres et j’étais déterminée à le faire. Mais au 2/3 de mon parcours universitaire, le cheminement pour devenir comptable a changé. Nouveaux cours requis, nouveaux préalables et anciens cours enlevés de la grille de cheminement. Finalement, il n’y avait plus aucun moyen que je termine dans mon délai fixé. 

Suite au baccalauréat, il y avait le deuxième cycle universitaire, puis l’examen final de trois jours qui ne se donne qu’une seule fois par année et que tu veux à tout prix passer parce que tu le prépares avec tellement d’acharnement. Eh bien au final cela s’est terminé avec la non-réussite de mon examen, en plus de la fin d’une relation amoureuse de longue date.

J’ai eu l’impression de vivre deux grands échecs en même temps, mais j’ai recommencé. Je me suis replongée dans les études l’année suivante et je me suis tranquillement permise de rencontrer de nouvelles personnes. Le résultat: un examen réussi et un copain.

J’ai terminé en retard par rapport aux autres et j’ai terminé en retard par rapport à mon objectif initial, mais j’y suis arrivée et c’est tout ce qui importe au final.

Je ne peux plus compter ma relation amoureuse en nombre d’années, mais ce qui compte ce sont les jours qui représentent le moment présent.  

J’ai appris à m’accepter avec ma stomie à travers une relation amoureuse, à vivre seule avec elle et à me faire suffisamment confiance pour en partager ses secrets avec d’autres personnes. 

J’ai compris qu’il était important d’accepter le soutien de ses proches, que la résilience était importante pour avancer et que même si j’ai une carapace fragile, je suis forte à l’intérieur.

J’ai appris à tomber et à me relever, j’ai appris que les réussites viennent parfois avec des échecs et j’ai appris qu’il valait mieux faire face à la vie que de la laisser nous faire face.

J’ai commencé à apprécier le fait que demain ne serait pas exactement comme je l’imaginais, que la vie pouvait être vécue au jour le jour et que les surprises du quotidien pourraient être gérées en temps et lieu.

À 18 ans, je m’imaginais sans doute avec quelques années d’expérience sous la cravate, une maison et des enfants aujourd’hui, mais bien que la réalité soit très différente, je ne la trouve pas moins satisfaisante.

On oublie souvent qu’on a le choix, le choix d’être positif ou négatif, le choix d’être heureux ou malheureux, le choix de s’incliner aux épreuves de la vie ou d’en tirer avantage...

Et si on faisait le choix de voir ce que les épreuves nous apportent de bien!

Andréanne

Présenté par : La Boite