JE ME CROYAIS INVINCIBLE
C'est cliché, je sais, mais à 14 ans, je faisais partie de ces gens qui se croient invincibles. Je croyais que les épreuves, ça n’arrivait qu’aux autres. À l’adolescence, on commence tout juste à exister, à découvrir tranquillement qui l’on est et qui l’on souhaite devenir. On ne sait quasiment rien de la vie et de ce qu'elle nous réserve.
Heureusement pour moi, j'ai toujours été une jeune fille dynamique et très active. Lorsque mes symptômes ont commencés, je finissais justement mon camp de basket-ball. J'avais, jusqu'à ce jour, une santé en béton, aucune maladie connue, aucune hospitalisation. Je dois dire que les hôpitaux me faisaient un peu peur, car je n’y avais jamais mis les pieds à l’exception de ma naissance en 1993! Bref, mon dossier médical devait contenir dix pages au maximum.
Mon calvaire fut instantané : les douleurs abdominales ont commencées du jour au lendemain. À mon étonnement, je tolérais très bien, même trop bien, la douleur. Je ne me suis donc jamais pressée à me rendre à l'hôpital. Je me disais que ça allait passer et que ce n’était sans doute rien de très grave. Les semaines avançaient et mon sommeil s'écourtait de 30 minutes par nuit et je devais rester en position assise, car coucher à plat, je ne pouvais pas supporter la douleur. Je vomissais tout ce que je mangeais, je n'avais plus aucune qualité de vie et un beau jour, la catastrophe est apparue au fond de mon bol de toilette: du sang. Eh oui, du sang qui n'a pas d'affaire-là et qui sortait de mon rectum.
Vous comprendrez bien qu'à 14 ans, je capotais! C’est inquiétant et alarmant, mais j’étais surtout gênée d'en parler à ma mère. Néanmoins, ma mère l’a appris assez vite lorsque le 2 septembre 2007, j'ai dû me rendre d'urgence à l'hôpital, car j'étais extrêmement affaiblie : j’étais en train de mourir à petit feu. Vous savez, les petites toilettes portatives qu'on vous amène à l'hôpital? Oui, celle avec le petit bac blanc en dessous. C’était toute une surprise pour le personnel infirmier, et surtout pour ma mère, quand je l'ai remplie de sang.
C'est à ce moment précis qu'on a compris que je n'allais vraiment pas bien. C’est aussi à ce moment que j'ai compris que ça ne se terminerait pas aussi facilement que je me l’étais imaginé. Un long combat de complications, d'opérations et de mode survie allaient suivre. Est-ce que j'étais préparée? Je ne crois pas qu'on peut vraiment l'être, mais je dois admettre qu’à 14 ans, j'avais un courage d’acier, et une chance! Vous comprendrez lorsque vous en saurez un peu plus sur mon histoire, lorsque je vous raconterai comment était ma vie dans ma deuxième maison: l’hôpital.
Je peux vous dire qu’aujourd’hui, mon dossier médical se présente en plus d’un tome…